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  • Writer's pictureAlexandra Khichane

Petit topo sur la détresse acquise


Cela fait un moment que je souhaite rédiger cet  article mais je le repousse toujours. 


Mais parfois il faut vraiment choisir de mettre les pieds dans le plat. Toute violence utilisée est le miroir d'incompétence et de manque de connaissances de celui qui est au bout de la laisse.


Alors on va essayer d'allumer un peu de lumière dans certains étages.


Détresse acquise : Que désignent ces termes?


Certains reprochent aux éducateurs positifs de parler de l'utilisation de la détresse acquise dans l'éducation coercitive. Seulement, il faut avoir un problème de dissonance cognitive pour ne pas arriver à comprendre. Toutefois, il faut reconnaître que le cerveau fait preuve de déni quand celui-ci est salutaire pour éviter que la personnalité ne s'effondre. Et pour ceux qui ne peuvent s'exprimer qu'à travers la violence et la toute-puissance qu'ils ont l'impression d'avoir en hurlant et tirant sur de pauvre chien au bout d'une laisse. Effectivement, le déni est beaucoup plus simple pour eux.


Il faut retourner un peu en arrière et faire un peu d'histoire. C'est pour prouver l'existence de la détresse acquise chez l'humain que des expériences ont été effectuées sur des rats et sur des chiens. Les expériences qui ont été faites seraient aujourd'hui plus possible car l'éthique ne le permettrai plus (normalement ).


Nous devons cette découverte à Monsieur Laborit ( médecin chirurgien, mais aussi neurologiste et philosophe ) avec son expérience sur les rats. (pour en savoir plus : http://danslestesticulesdedarwin.blogspot.com/2015/03/laborit-et-ses-rats.html)


Elle a plus tard été complétée par l'expérience de Martin Seligman ( chercheur en psychologie et professeur à l'Université de Pennsylvanie ) en 1975 :

" Seligman a travaillé à partir du modèle du conditionnement opérant de Skinner. Il réinterprète ces résultats expérimentaux en introduisant la probabilité perçue par le sujet que son comportement entraîne un renforcement positif.


Dans la 1re partie de l'expérimentation de Steve Maier, trois groupes de chiens sont attachés à un harnais. Dans le premier groupe, les chiens sont simplement attachés à leur harnais durant une courte période et ensuite libérés. Les groupes 2 et 3 restent attachés. Le groupe 2 subit intentionnellement un choc électrique, que les chiens peuvent arrêter en pressant un levier. Chaque chien du groupe 3 est attaché en parallèle à un chien du groupe 2, subissant un choc de la même intensité et de la même durée, mais ceux du groupe 3 n'ont pas la possibilité d'arrêter le choc. Le seul moyen pour un chien du groupe 3 d'échapper au choc est qu'un chien du groupe 2 actionne son levier. Les chiens du groupe 3 ne peuvent donc pas agir par eux-mêmes pour échapper au choc. Au bout du compte, les chiens des groupes 1 et 2 se sont rétablis rapidement de leur expérience, tandis que les chiens du groupe 3 ont appris à être impuissants et ont montré des symptômes similaires à la dépression chronique.


Dans la 2e partie de Seligman et Maier, ces trois groupes de chiens ont été mis dans un nouveau dispositif avec un petit muret qu'il suffit de sauter pour éviter le choc. Pour une très grande partie du parcours, les chiens du groupe 3, qui avaient précédemment appris que rien ne pouvait arrêter les chocs, restaient passivement immobiles et gémissaient. Bien qu'ils auraient facilement pu échapper aux chocs, les chiens n'ont pas essayé.

Ainsi lorsqu'un animal est soumis à des « stimulations nociceptives inévitables, celui-ci renonce à tout comportement d'évitement [il se résigne à] l'immobilité. Ce comportement persiste même lorsque les stimulations nociceptives sont évitables. »3. Toutefois, si l'expérimentateur intervient auprès des chiens devenus apathiques pour les tirer (en les portant) de l'autre côté du muret lors de l'envoi du choc électrique, l'animal peut parfois réapprendre l'initiative et ainsi sort de l'état d'impuissance apprise.

Seligman en tire quelques conclusions : le traumatisme réduit la motivation à répondre, les expériences traumatiques interdiraient l'apprentissage de nouvelles réponses. Cet état serait un des facteurs de la dépression et/ ou de l'anxiété. " (Source : Wikipédia).


Ceci pour prouver que un humain ou tout individu vivant soumis à de la violence auquel il ne peut pas se soustraire fini par se résigner tout simplement pour survivre. Donc le chien qu'on empêche d'aboyer ou de mordre à grands coups d'étrangleur ne fait juste que l'éteindre.


Maintenant que vous avez lu cet article, vous savez.

Si en le lisant, vous vous demandez comment vous pouvez procéder autrement que par la violence et ben je ne peux que vous inviter à retourner en formation. 


Je rappelle que ce n'est pas quelque chose de nouveau. Ce concept existe et a été démontré depuis plusieurs décennies et que la résignation acquise ne sert pas uniquement dans le monde canin mais également dans le monde humain. Elle a d'abord servi pour les humains.

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